Cette étude a été lancée en RCA le 12 mars 2024 par Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Depuis lors, plusieurs actions ont été menées, entre autres la formation des membres du Comité de Pilotage et de l’équipe technique pays sur le modèle « étude coût de la faim » ; la collecte et l’analyse de données, la production et la validation des résultats, ainsi que l’élaboration du rapport. Ces différentes actions ont abouti à la finalisation du rapport et à son lancement officiel aujourd’hui.
La République Centrafricaine (RCA) est confrontée à une crise de malnutrition infantile, dont les répercussions touchent tous les secteurs de la société. Selon une étude récente sur le coût de la faim en Afrique, le coût économique et social de la sous-nutrition chez les enfants en RCA est estimé à près de 126 milliards de FCFA, soit environ 215 millions de dollars américains, chaque année. Cette situation alarmante nécessite une attention immédiate et des actions concrètes.

Les pertes sont principalement dues à la diminution des capacités productives causée par les taux élevés de malnutrition. Les enfants souffrant de malnutrition chronique réalisent en moyenne presque trois années scolaires de moins que leurs pairs qui n’ont pas souffert de retard de croissance. Cette disparité éducative compromet leurs chances d’accéder à des emplois décents et d’apporter une contribution significative à l’économie nationale.
Les conséquences de cette sous-nutrition se manifestent dans plusieurs secteurs clés :
La santé : Les enfants malnutris sont plus vulnérables aux maladies, entraînant une augmentation des coûts pour les systèmes de santé déjà fragiles en RCA.
L’éducation : La malnutrition impacte directement la capacité d’apprentissage. Un enfant qui ne reçoit pas une nutrition adéquate est moins apte à se concentrer et à assimiler les connaissances.
La vie économique : Une main-d’œuvre touchée par la malnutrition entraînera des pertes économiques considérables pour le pays.
Cette situation est préoccupante. Le ministre d’État en charge de l’éducation nationale Aurélien Simplice Zingas a déclaré dans son discours : « Nous ne pouvons pas ignorer l’impact dévastateur de la malnutrition sur notre avenir. Il est impératif que nous agissions rapidement pour protéger nos enfants. »

De son côté, le Représentant et Directeur pays du PAM en RCA, Rasmus ENGENDAL, a souligné l’importance d’un partenariat renforcé entre le gouvernement et les organisations internationales et a déclaré que : « La lutte contre la malnutrition nécessite une approche collective. Chaque acteur doit jouer son rôle pour garantir un avenir sain aux générations futures. »

Face à ces défis majeurs, le Plan stratégique multisectoriel pour la sécurité alimentaire et la nutrition (PSMSAN) apparaît comme une initiative cruciale visant à optimiser les gains en capital humain et créer des opportunités économiques pour les familles. Le soutien du Programme alimentaire mondial (PAM) sera essentiel pour mettre en œuvre ces stratégies.
Ces résultats démontrent les lourdes pertes que le pays continue de subir en raison de la malnutrition infantile et soulignent l’urgence d’investir davantage dans la nutrition. La nutrition des enfants est essentiel pour garantir un développement durable et la prospérité de la République Centrafricaine. Les experts s’accordent à dire qu’une approche collaborative et des décisions éclairées sont nécessaires pour inverser cette tendance préoccupante et améliorer les conditions de vie des générations futures.
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