Ce mercredi 19 mars 2025, la ville de Berberati, dans la préfecture de Mambéré-Kadéï, au sud-ouest de la RCA a accueilli la cérémonie de lancement du projet « Éducation pour toutes/tous », financé par l’Agence Française de Développement (AFD) à hauteur de 13 millions d’euros (8,45 milliards de FCFA). En présence du ministre d’État centrafricain de l’Éducation nationale et de l’ambassadeur de France, ce projet ambitieux vise à toucher 50 écoles, 21 500 élèves et 50 communautés réparties dans 5 sous-préfectures. Un investissement qui représente 2,5 % du budget national de la Centrafrique, soulignant l’importance de ce partenariat renouvelé entre les deux pays.

La République centrafricaine (RCA), marquée par des décennies de crises politiques, économiques et sécuritaires, fait face à des défis immenses dans le secteur de l’éducation. Les infrastructures scolaires sont souvent détruites ou vétustes, les enseignants manquent de formation et de moyens, et des milliers d’enfants, en particulier les filles, sont privés d’accès à une éducation de qualité. Dans ce contexte, le projet « Éducation pour toutes/tous » apparaît comme une lueur d’espoir pour des milliers de familles et de communautés.
Lors de son discours, l’ambassadeur de France Bruno Foucher, a rappelé l’importance cruciale de l’éducation, en particulier pour les femmes et les jeunes, comme vecteur de développement et de stabilité. « Partout où les femmes ont pu accéder à l’éducation, elles et leur foyer ont pu offrir de meilleures conditions de vie et plus de chances à la génération suivante de s’épanouir et de se créer des opportunités », a-t-il déclaré. Il a également souligné l’engagement de la France à soutenir la RCA dans ses efforts de relèvement, en alignement avec les priorités du Plan National de Développement (PND) centrafricain.

Le ministre d’État en charge de l’Education nationale, Aurélien Simplice Zingas, présent à la cérémonie, a salué cette initiative comme une « étape majeure dans la reconstruction du système éducatif centrafricain qui prendra une forme complète sur le terrain avec une grande ambition de transformer les conditions d’éducation, en particulier pour les filles. » Il a ajouté : « Il est de notre devoir de nous assurer que chaque fille, chaque enfant puisse non seulement accéder à l’école, mais aussi bénéficier d’une éducation de qualité qui les prépare à devenir des citoyens responsables, des créateurs de richesses et des bâtisseurs de demain. »

La situation en Centrafrique reste fragile. Malgré des progrès récents, le pays peine à se relever des conséquences des multiples crises qui ont secoué la dernière décennie. Le système éducatif, en particulier, a été l’une des principales victimes de ces turbulences. Selon les dernières données, près de 40 % des enfants en âge d’être scolarisés ne fréquentent pas l’école, et le taux d’alphabétisation des adultes reste l’un des plus bas au monde.
Le projet « Éducation pour toutes/tous » s’inscrit dans une dynamique de coopération renouvelée entre la France et la Centrafrique, formalisée par une feuille de route signée par les présidents des deux pays en avril 2024. Cette collaboration vise à apporter un soutien concret et durable, en particulier dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et la sécurité.
Le lancement du projet « Éducation pour toutes/tous » marque un pas important dans la reconstruction de la Centrafrique. Si les défis restent nombreux, cet investissement dans l’éducation offre une perspective d’espoir pour une génération qui aspire à un avenir meilleur.
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