Alors que la République centrafricaine (RCA) s’achemine vers des élections prévues en décembre 2025, les tensions politiques s’intensifient entre les partisans du président Faustin-Archange Touadéra et le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC).
Lors d’une conférence de presse, le Mouvement Cœurs Unis (MCU), parti au pouvoir, a vivement critiqué les récentes mobilisations du BRDC, les qualifiant de « distractions inutiles ». Evariste Ngamana, conseiller politique du MCU, a déclaré : « Nous considérons ces agitations comme une simple diversion. La Centrafrique a besoin d’unité et de stabilité pour avancer. »

Le BRDC a annoncé une marche pacifique le 4 avril prochain à Bangui, pour protester contre la détérioration des conditions de vie, l’absence de services sociaux de base et le projet controversé du président Touadéra de se représenter pour un troisième mandat. Martin Ziguélé, figure de l’opposition, a dénoncé une gouvernance « chaotique » et exhorté la population à défendre la démocratie.
Un débat sur le « troisième mandat »ou le »premier de la 7ᵉ République. »
La question du maintien au pouvoir de Touadéra polarise l’opinion. Pour ses adversaires, cette ambition constitue une violation flagrante de l’esprit de la Constitution de 2016, qui limitait le nombre de mandats présidentiels. Mais pour le MCU, la nouvelle Constitution, adoptée le 30 août 2023, marque l’avènement d’une « 7ᵉ République », justifiant ainsi un nouveau départ.
« Il ne s’agit pas d’un troisième mandat, mais du premier mandat de la 7ᵉ République. Une nouvelle Constitution signifie une nouvelle ère », a affirmé monsieur Ngamana, soulignant que ce texte incarne « la volonté légitime du peuple souverain. » Il a également averti que toute remise en cause de cette loi fondamentale équivaudrait à « une remise en cause de la souveraineté de l’État et du peuple centrafricain. »
Une Constitution qui divise.
Le BRDC dénonce cependant un texte taillé sur mesure, excluant notamment les candidats ayant une double nationalité. Cette disposition affecte plusieurs figures de l’opposition, les contraignant soit à renoncer à leur seconde nationalité pour participer aux scrutins.

Un climat de plus en plus tendu, alors que le pays tente de se relever après des années de crise sécuritaire et économique, la perspective des élections ravive les clivages. Les partisans de Touadéra le présentent comme un garant de la stabilité et des réformes en cours, tandis que l’opposition l’accuse de vouloir s’éterniser au pouvoir avec une gouvernance « chaotique ».
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