Les tensions sont loin de retomber en Centrafrique, après l’émotion suscitée par le drame survenu le 25 juin au Lycée Barthélemy Boganda, où plusieurs élèves ont tragiquement perdu la vie. Alors que la population pleure encore ses enfants, la société civile a tenté d’organiser un hommage pacifique avev des bougies, qui a débouché sur plusieurs arrestations.

Une marche pacifique, une répression brutale
Le 27 juin 2025, des membres de la société civile, notamment Gervais Lakosso, Crescend Beninga, Me Fernand Mande Ndjapou et d’autres militants du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC), ont été arrêtés alors qu’ils participaient à une marche pacifique en mémoire des élèves décédés.
Cette manifestation, bien que pacifique, n’avait pas été autorisée par les autorités, qui invoquaient un risque de débordement. L’intervention des forces de l’ordre a mené à l’interpellation de sept personnes, transférées à la CNS (Centre de Sécurité Nationale) et à l’OCRB (Office Central de Répression du Banditisme), où leurs droits fondamentaux notamment l’accès à un avocat et à la nourriture auraient été bafoués selon des proches.
Des sources proches des détenus ont signalé que Gervais Lakosso et Me Ndjapou étaient malades au moment de leur détention, sans que des soins adéquats ne leur aient été assurés. Ces informations ont renforcé l’indignation de la société civile et des défenseurs des droits humains, dénonçant une atteinte grave aux libertés publiques.

Une libération ordonnée par la présidence
Selon M. Lakosso, les responsables du GTSC ont été interpellés pour “organisation d’une manifestation interdite et trouble à l’ordre public”. Il a déclaré avoir été entendu pendant deux heures dans la matinée du samedi 28 juin.
Cependant, d’après M. Balalou, c’est le président Faustin-Archange Touadéra lui-même qui aurait ordonné la libération des militants. Une décision qui a permis la remise en liberté des sept membres de la société civile.

Un deuil national, une enquête ouverte
Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours en hommage aux victimes du Lycée Boganda. Une enquête judiciaire a été ouverte par le Parquet de Bangui pour établir les circonstances exactes du drame, identifier les responsables et les traduire devant la justice.
Des cadres de la société nationale d’électricité (ENERCA) ont déjà été suspendus de leurs fonctions et entendus par les autorités dans le cadre de cette affaire, laissant entendre une possible implication de la négligence infrastructurelle.
Une jeunesse endeuillée, une société civile en alerte
L’hommage interdit, réunissait une centaine de personnes venues déposer une bougie, symbolisait la douleur d’une jeunesse endeuillée et le besoin d’un deuil collectif.
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