Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a tenu un point de presse ce mercredi 19 mars 2025, appelant la population de Bangui et de ses environs à une marche pacifique le vendredi 4 avril 2025. Cette mobilisation vise à dénoncer les conditions de vie déplorables, l’absence de services sociaux de base et le projet controversé du président Touadéra de briguer un troisième mandat. Martin Ziguélé, figure emblématique de l’opposition, a qualifié la gouvernance actuelle de « chaotique » et a exhorté le peuple à se lever pour défendre la démocratie.

Le BRDC, regroupant plusieurs partis politiques et organisations de la société civile, a lancé un appel vibrant à la population centrafricaine pour une marche pacifique le 4 avril 2025. Cette mobilisation vise à exiger l’amélioration des conditions de vie, notamment l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux autres services sociaux de base, ainsi qu’à dénoncer le projet du président Faustin-Archange Touadéra de se représenter pour un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel.
Lors de son point de presse, Martin Ziguélé, leader du BRDC, a fustigé la gouvernance de Touadéra, la qualifiant de « chaotique ». Il a rappelé que depuis neuf ans, les promesses du président sont restées lettre morte. « Bangui, la capitale, et ses environs sont plongés dans le noir, faute d’électricité, alors que les températures oscillent entre 35 et 40 degrés. Comment peut-on accepter une telle situation en 2025 ? », s’est-il indigné. Il a également dénoncé les manipulations politiques, les pressions et les intimidations qui ont marqué le pseudo-référendum constitutionnel de 2023, ouvrant la voie à un possible troisième mandat de Touadéra.

Le BRDC a dressé une liste accablante des échecs du gouvernement actuel, soulignant les « dégâts profonds » causés aux populations centrafricaines. Parmi les points les plus marquants :
– Privation des services sociaux de base : absence d’eau potable et d’électricité dans de nombreuses régions ;
– Insécurité généralisée : les populations sont exposées à des risques physiques et alimentaires ;
– Cherté de la vie : la crise du carburant et les prix exorbitants des produits de première nécessité plongent les ménages dans la précarité ;
– Faillite des systèmes de santé et d’éducation : les hôpitaux manquent de moyens, les écoles sont délabrées.
La situation en République centrafricaine reste précaire. Malgré la présence de forces internationales et les efforts de stabilisation, le pays peine à se relever des crises successives qui ont marqué la dernière décennie. Le gouvernement de Touadéra, soutenu par des partenaires internationaux, a promis la paix et le développement, mais les résultats tardent à se concrétiser sur le terrain.
La marche sera-t-elle autorisée ?
La question reste en suspens. Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement à l’appel du BRDC. Cependant, dans un climat politique tendu, marqué par des restrictions croissantes sur les libertés publiques, il est probable que cette mobilisation soit perçue comme une menace par le pouvoir en place. Les précédents rassemblements de l’opposition ont souvent été réprimés ou interdits, sous prétexte de maintien de l’ordre public.
La question du troisième mandat de Touadéra cristallise les tensions. Pour ses opposants, cette ambition est une violation flagrante de la Constitution et une menace pour la démocratie. Pour ses partisans, il est le garant de la stabilité et de la continuité des réformes. Dans ce contexte, l’appel du BRDC à une marche pacifique est un test crucial pour la liberté d’expression et le droit de manifester en RCA.
Laisser un commentaire