Comment faire face à la désinformation, aux fake news et aux discours de haine qui circulent à grande vitesse sur les réseaux sociaux ? À Bangui, Oubangui Médias, avec l’appui de l’UNESCO, a lancé ce 7 mai 2025 un atelier de formation inédit sur l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). Pendant trois jours, des jeunes leaders, journalistes et blogueurs centrafricains échangent, apprennent, débattent et se forment pour devenir des acteurs clés d’une information de qualité, dans un monde numérique en perpétuelle évolution.

Un contexte qui appelle à l’action
Chaque année depuis 2011, la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est célébrée à travers le monde du 24 au 31 octobre. En Centrafrique, la célébration se tient cette année en différé, mais avec une intensité toute particulière. Le thème mondial, « Les nouvelles frontières numériques de l’information : EMI pour l’information d’intérêt public », cette formation est importante pour la RCA, un pays où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant pour le meilleur comme pour le pire et surtout à l’approche des élections.

Former une génération consciente et engagée
Cet atelier a pour ambition de renforcer les capacités des jeunes et des professionnels des médias à mieux comprendre, analyser et diffuser l’information. Au programme : sessions pratiques, échanges d’expériences et discussions autour de trois grandes thématiques dès le premier jour :
• La politique de l’UNESCO en matière d’éducation aux médias ;
• Les efforts du gouvernement centrafricain sur cette question ;
• Et les initiatives locales existantes en faveur de l’EMI.
L’idée est claire, encourager une expression citoyenne, libre et responsable, et faire émerger des relais capables de lutter efficacement contre les infox, les discours de haine et les manipulations en ligne.

Un message fort des autorités
Présent à l’ouverture, le ministre de l’Information et de la Communication, Maxime Balalou, n’a pas mâché ses mots : « Nous devons faire de l’information un instrument fédérateur d’unité pour le développement de la République centrafricaine. Ce fléau de désinformation et de discours de haine constitue un facteur qui fragilise la paix dans le pays. » Il a aussi tenu à exhorter les journalistes sur leur rôle principal : « C’est pourquoi je vous exhorte à lutter contre ce fléau. Cette formation doit pousser les journalistes à plus de professionnalisme dans l’exercice de leur métier. Je vous encourage à travailler dans le respect de la déontologie, à rechercher les bonnes informations par tous les moyens et à investiguer avant de diffuser les informations. »
Durant les deux jours restants, les participants vont plonger dans des modules pratiques : fact-checking, création de contenus éthiques, usage des outils numériques ou encore journalisme en contexte de crise. L’objectif est aussi de créer un réseau dynamique de jeunes et de professionnels formés à l’EMI, capables de relayer les bonnes pratiques dans leurs communautés.
À Bangui, cette formation n’est pas qu’un simple atelier. C’est une réponse concrète aux défis posés par le numérique et une pierre de plus posée sur le chemin d’une paix durable. Dans un pays où chaque mot compte, apprendre à mieux informer, à mieux s’informer, c’est déjà agir pour l’avenir.
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